mercredi 7 juillet 2010

LA SENELEC S’EXPLIQUE SUR LES CAUSES DES DÉLESTAGES: Des «rafales de vent» aux «contraintes techniques liées au combustible»


L’explication sur les causes des délestages notés actuellement un peu partout quitte le terrain des « rafales de vent » consécutifs à la pluie de mardi dernier pour atterrir sur des « contraintes techniques liées au combustible ». C’est ce qui ressort du dernier communiqué de la Senelec.

Mercredi dernier, les zones comme Hann-Mariste, les Sicap, Pikine, Guédiawaye, Golf, les Parcelles assainies (Unités 12 et 17), Grand-Yoff étaient dans le noir. Contacté pour avoir l’explication de ces coupures alors que la Senelec disait avoir mobilisé 21 milliards de francs Cfa pour permettre aux Sénégalais de suivre convenablement les 64 matches de la Coupe du monde de football, Mamadou Diallo, de la Direction de la communication de la société d’électricité mettait ces défaillances sur le compte des bourrasques de vents qui avait accompagné la pluie. «On a connu des pannes un peu partout à travers le pays et pas seulement à Dakar à la cause de vents forts qui ont accompagnés la pluie du mardi nuit. Par endroit même des poteaux électriques ont été arraché. Mais les équipes sont sur le terrain depuis lors pour remettre le réseau en état. Mais par endroit cela peut prendre du temps du fait de la nature des dégâts et des installations», avait expliqué Mamadou Diallo.
Mais hier, un communiqué laconique émanant de la Direction de communication de la Senelec donne une autre version sur les causes des délestages. Après un préambule sur «la demande en énergie (qui) a été correctement satisfaite durant le premier semestre avec notamment une bonne couverture des grands événements à caractère national et international», la Senelec se jette à l’eau : «Cependant, ces derniers jours, la fourniture de l’énergie connaît des perturbations en raisons de l’arrêt de la Centrale C6 de Bel Air et de la baisse de la capacité de la Centrale C4 de Cap des Biches du fait de contraintes liées au combustible ». Ce qui, à en croire la Senelec, a occasionné une rupture de «l’équilibre offre-demande (qui) s’est dégradé entraînant des délestages dans certaines localités du pays».
Cependant, force est de reconnaitre deux choses : la première, c’est qu’en une semaine, la Senelec est passée des causes naturelles (rafales de vent) à des éclaircissements techniques (combustible) alors que les Sénégalais continuent à broyer du noir. La seconde, c’est que des explications, il ressort que le problème est lié au «combustible». Ce qui permet de reposer la question des 21 milliards de francs Cfa que la Senelec dit avoir mobilisé la coupe du monde. En effet, lors de la conférence de presse, Seydina Kane, le patron de la boite, avait laissé entendre que cette somme était en majorité réservée «à la sécurisation de l’approvisionnement en combustible». Dans ce cas, il est à se demander si effectivement cette somme a été mobilisée et a majoritairement servi à «sécuriser» le combustible.
Ce qui fait revenir à la question fondamentale des options stratégique pour un secteur censé faire marcher l’économie sénégalaise. En effet, il y a manifestement un mauvais choix de politique énergétique, mais surtout un mauvais choix dans le domaine de l’approvisionnement en combustible. Car l’énorme épine qui est au pied de la Senelec est l’approvisionnement parce qu’elle est prise au collet par les fournisseurs qui exigent d’être payés au comptant alors que la Senelec revend l’électricité à crédit à ses client qui paient 90 jours après la facturation. A cela, s’ajoute le retrait de Shell du marché des hydrocarbures. Ce qui crée un gap dans la fourniture de combustible parce que ce marché se résume aujourd’hui à la Société africaine de raffinage (Sar) et à Total.
Mais l’un dans l’autre, les explications de la Senelec font ressortit le peu de respect et de considération que cette entreprise a vis-à-vis des Sénégalais en général, et de ses clients en particulier.
Par ailleurs, la Senelec ne dit pas dans son communiqué quel temps se donne-t-elle pour résoudre cette équation au regard de la période de canicule dans laquelle nous nous trouvons.
Reste à savoir aussi, combien de temps se donne la Senelec pour servir une autre explication sur les délestages.

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