mercredi 23 juin 2010

IMPORTATION DE L'HUILE DE PALME AU SÉNÉGAL: Le Comité consultatif de la concurrence de l’Uemoa lève la suspension


Le Comité consultatif de la concurrence de l’Uemoa, réuni récemment à Bamako, a émis un avis favorable pour la levée de la suspension frappant la commercialisation de l’huile de palme raffinée ivoirienne au Sénégal.

L’huile de palme importée de la Côte d’ivoire est à nouveau autorisée à être commercialisée au Sénégal à la suite d’une décision du Comité consultatif de la concurrence de l’Uemoa. En effet, saisies d’une plainte par la société Wafcom, les instances compétentes de l’Uemoa ont pris une décision 07, datée du 4 juin 2010, contre le Sénégal qui, il y a 6 mois, avait imposé une norme dite sanitaire valable pour toutes les huiles commercialisées sur son territoire. Il fallait que le produit en question contienne moins de 30% d’acides gras saturés. L’huile de palme ivoirienne, jusque là fortement commercialisée au Sénégal par la société à capitaux privés sénégalais Wafcom, entrait ainsi dans le champ d’application de la mesure de suspension de commercialisation.
La décision de l’Uemoa a été donc signée le vendredi 04 juin dernier et la procédure veut que la notification soit officiellement faite en direction des autorités sénégalaises. Ce qui a été fait avant-hier car le ministre du Commerce, Amadou Niang, a reçu la correspondance de l’Uemoa.
Il faut dire, toujours à ce sujet, que le Président de la commission de l’Uemoa a déjà pris la décision qui oblige le Sénégal à retirer la fameuse norme dite sanitaire qui, selon les observateurs, notamment les commerçants de l’Unacois, est plutôt une norme de protection visant essentiellement à mettre sur orbite la Sénégalaise Suneor, propriété du Groupe Advens et grande productrice d’huile d’arachide.
Joint au téléphone, El Hadj Alioune Diouf, directeur du Commerce intérieur, confirme la décision prise par l’organe de surveillance de la concurrence dans l’espace communautaire. Et de faire savoir : «Le Sénégal va obéir aux Instances de l’Uemoa». Mais il a toutefois précisé que «le fond du problème, c’est que l’Uemoa reproche au Sénégal la procédure d’élaboration de normes». En effet, selon les textes communautaires, l’élaboration d’une norme doit être le fruit d’une discussion entre les pays de l’Uemoa et devra dans ce cas être une règle applicable aux huit (8) pays ayant en commun le Franc Cfa. Et pour celle-ci relative aux acides gras saturés, elle obéit, à en croire M. Diouf, plus à des préoccupations de santé publique de que protection de Suneor. «C’est à la suite d’une note technique du ministre de la Santé que le ministère de l’Industrie a pris cette norme. Le Sénégal a invoqué le
problème de précaution pour son élaboration», a expliqué le directeur du Commerce intérieur qui rappelle que la norme sur l’iodation du sel est dans les circuits de l’Uemoa depuis 2005.


(Article paru dans le quotidien "Le Populaire" du 23 juin 2010)

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